En France aussi- comme aux Pays-Bas- nous avons évité le pire,

Oufff ! En France aussi- comme aux Pays-Bas- nous avons évité le pire, le repli sur soi, la négation de notre tradition historique de pays d’accueil, ouvert sur l’Europe et sur le monde ! Nous nous sommes résolument tournés vers l’avenir, la jeunesse, l’audace ! Au grand soulagement de nos partenaires européens qui pressentaient que l’autre option aurait pavé le terrain d’autres dérives identitaires, isolationnistes et liberticides.

Peu d’hommes et de femmes politiques en France ont en effet souligné pendant la campagne électorale que l’extrême droite est porteuse d’une longue tradition de menaces sur les libertés individuelles et publiques. Oui ce sont des fonctionnaires français qui ont appliqué des décisions privant des milliers de concitoyens de leur liberté voire de leur vie il n’y a pas 80 ans ! Un temps court à l’aune de l’Histoire ! Ne l’oublions pas, jamais !! Les héritiers de ces gens sont encore là parmi nous, propageant les mêmes idéologies nauséabondes. Ce n’est pas le travail de dédiabolisation qui doit nous faire oublier la toxicité de ces idées et de leurs porteurs. Il faut continuer à les combattre, fermement, au nom de notre liberté !

La campagne s’est articulée au deuxième tour très clairement entre un retour au passé, au repli sur soi dont toute personne sensée devrait se demander en quoi cela améliorerait son quotidien et l’avenir de ses enfants et une vision confiante et ouverte sur notre capacité collective à trouver des solutions pour sortir ensemble de l’impasse du capitalisme financier, du consumérisme à tout crin et du refus d’affronter les défis que la planète nous impose.

Le défi c’est bien de dépasser des clivages qui n’ont plus de sens tant ils sont basés sur des concepts que nous nous devons de repenser si nous voulons exister et prospérer ensemble sur cette planète. Seule une dimension européenne nous permettra d’avoir une prise sur ces éléments. Un pays seul, isolé, fût-il les Etats-Unis ou la Russie n’y arrivera pas. Il n’y a qu’à voir comment cette perspective est le dernier des soucis de ces dirigeants.

On observe que les notions de gauche et de droite commencent à perdre de leur pertinence. Les partis de tradition communistes disparaissent ou se transforment tant il est évident que ce n’est pas un retour au collectivisme qui permettra d’affronter les défis planétaires. Ils sont largement phagocytés par des mouvements protestataires qui font aussi souvent le pari de l’isolement et du repli sur soi. Revenons donc à ce que nos parents ont connu, bon sang les gens ! Ils ont connu des guerres des famines et des génocides mes parents ! Moi pas, ou pas dans mon environnement proche, l’Europe politique. Et j’en suis fier ! L’Europe tant décriée et si facilement discréditée a prévenu cela au cours des dernières 60 années ! Ne l’oublions pas !  Les jeunes européens ne savent pas ce que cela comporte comme souffrances. Seuls les livres d’histoire le leur racontent, dans le meilleur des cas. Tout ça est bien sûr bien abstrait face à un quotidien peu alléchant fait de chômage du fait de la désindustrialisation, de la destruction d’emplois par l’avènement du numérique et du recul de la solidarité entre les citoyens exacerbée par la consommation effrénée, symbole de réussite.

Mais tout cela ce n’est pas le fait de l’Europe, c’est un phénomène qui touche tous les pays de notre continent et c’est donc ensemble que nous devons affronter sur le long terme une transformation fondamentale de notre société de notre vie sociale collective.

Des hommes et des femmes politiques ont encore tonné il y a peu qu’ils feraient revenir la croissance et le plein emploi en utilisant des méthodes qui ont fonctionné il y a 50 ans. Comment les croire ? Ils sont coupables, par manque de courage, du désenchantement de nos concitoyens. Ils ont été balayés par les élections !

Comment retrouver du sens à notre vie, à notre action par-delà le seul critère de réussite que l’on nous a inculqué, l’argent ? Comment réapprendre le plaisir de vivre ensemble sur un territoire que nous avons choisi sans nous couper du monde ? Voilà me semble-t-il ce qui va devoir déterminer les actions de tous, non seulement les hommes et les femmes politique mais nous les citoyens, nous « les gens », comme dirait un grand tribun.

Nous devons le faire, nous sommes tous individuellement responsables de notre avenir !

 

Olivier Brissaud